Située à Saint-Georges-d’Hurtières en Savoie, au bout du « sentier des mines », la galerie Sainte-Barbe fait partie d’un réseau de galeries. Elle est la plus sécurisée et accessible aux visiteurs. Le massif des Hurtières a été exploité dès le Moyen-Âge pour ses multiples richesses, le cuivre, l’argent, mais surtout le fer, élément qui constituera l’essentiel de l’exploitation.
L’histoire de l’extraction dans les mines des Hurtières
Le site minier des Hurtières est un haut lieu de l’histoire de Savoie. Source de production de métaux depuis 1289, il entraîna l’implantation du premier atelier monétaire des comtes de Savoie à Aiguebelle et resta un site essentiel d’extraction d’acier naturel jusqu’à la fin du XIXe siècle. À l’ère industrielle, la société Schneider jumela le site avec celui d’Allevard pour produire des aciers de haute qualité. Cela correspond à l’âge d’or de l’exploitation minière : 700 000 à 1 500 000 tonnes de fer ont été extraites. La famille Grange fut la propriétaire de la concession des mines des Hurtières de 1802 à 1969. La régression de l’exploitation minière débuta avec le départ des grands concessionnaires, fin XIXe siècle, et le début de la guerre donc le retrait des paysans dans la vallée.
Retour sur un labeur qui a duré des siècles
Au départ, des familles entières montaient aux mines. Les plus âgés creusaient, les plus jeunes apprenaient le métier et les enfants sortaient le minerai des galeries. Les femmes triaient et grillaient le minerai, puis les enfants le descendaient à dos de mules. Au fil des siècles, et surtout au XIXe siècle, il y eut de grandes améliorations au niveau de la production. Ainsi, Schneider mit en place des plans inclinés pour descendre les wagons de minerai sur un kilomètre de dénivelé jusqu’à l’ancienne zone industrielle pour être grillés. Ces wagons remontaient vides et freinaient ceux qui descendaient. Les mineurs ont d’abord exploité la roche qui se fragilisait en la chauffant, puis ils la grattaient avec une pointerolle et une masse et avançaient ainsi de 2 à 5 centimètres par jour. Au XVIIIe siècle, on changea de technique. On faisait un trou dans la roche avec un fleuret, on mettait de la poudre noire, on faisait exploser et on avançait de 40 centimètres. Au XIXe, avec l’arrivée de la dynamite, la méthode ne changea pas vraiment mais l’explosion était cinq fois plus forte. C’est ainsi qu’on a pu obtenir des galeries comme Sainte-Barbe, atteignant 8 mètres de haut.
Visite de la galerie de Sainte-Barbe
Deux galeries de ces anciennes mines sont accessibles au public. La petite galerie Saint-Louis est visitable de façon autonome, par toute sorte de public. La grande galerie Sainte-Barbe, quant à elle, est accessible sur réservation pour des sportifs en quête d’expériences insolites. Accessible dès l’âge de 8 ans, cette aventure souterraine permet aux amateurs de sensations de plonger au cœur de la montagne afin d’explorer la plus grande mine de fer de Savoie : une véritable aventure souterraine ! Eclairés par une seule lampe frontale, dans un silence absolu, les visiteurs peuvent assez facilement imaginer l’ambiance des journées de travail des mineurs, au travers de nombreux vestiges et traces de leur labeur. De magnifiques formations géologiques, très colorées, comme la sidérite, la chalcopyrite ou les coulées de linarite, sont visibles par les explorateurs.
L’histoire de cette grande mine de fer est exposée au Grand Filon – Musée du Fer, qui retrace ces 700 années de dur labeur des paysans miniers creusant les galeries des mines. Le musée relate l’histoire de ces hommes et femmes qui participèrent à l’exploitation et à l’évolution des techniques d’extraction et de transport du minerai au fil des siècles.
La rédaction de Mordus 2 Savoie a participé à cette aventure. Découvrez notre reportage en immersion :
[…] à tous, se situe à 200 mètres du musée et offre une première expérience souterraine. La galerie Sainte-Barbe est située à environ une heure de marche du musée. Elle n’est accessible qu’aux personnes en […]