🎙 Métiers du spectacle vivant… de l’ombre à la lumière : Sharleen Fort (partie 2)

Podcast consacré au spectacle vivant par Mordus 2 Savoie, en collaboration avec le Dôme Théâtre d’Albertville, Mordus 2 Savoie vous invite à rencontrer les personnes qui oeuvrent dans l’ombre. L’occasion de mettre en lumière ce qui se trame en coulisses. Pour ce 1er épisode en 2 parties, c’est Sharleen Fort, directrice technique du Dôme Théâtre d’Albertville qui est l’invitée d’Aurélien Bodecher.
Réalisé et animé par Aurélien Bodecher
Technique : Damien Boussicut
Une création originale de Mordus 2 Savoie

Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : Il y a des expériences plus difficiles j’imagine, peux-tu nous en raconter une, sans nommer la structure évidemment ?
Sharleen Fort : La fatigue est un problème récurrent, ce qui rend les relations professionnelles plus compliquées, les gens ne se parlent plus, ne s’écoutent plus. j’en ai connu plein, mais la première qui me vient, c’est une situation, à la base il y avait un problème de communication dans l’équipe permanente, donc qui se reportait sur les intermittents. La préparation n’avait pas été bien faite. Il y avait une enceinte qui gênait l’ingé lumière et tout le monde voulait avoir raison. J’étais régisseuse générale stagiaire, j’étais un peu spectatrice de la scène. J’ai observé, on était 7 ou 8 sur le plateau, et le régisseur lumière est monté lui-même pour déplacer l’enceinte qui le gênait, à 9 mètres du sol, c’était hyper dangereux.
C’était inconscient, mais avec plus de communication, une solution aurait pu être trouvée.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : On touche du doigt une situation très intéressante, on ne fait pas n’importe quoi dans le spectacle vivant, il t’arrive parfois de faire la « police » pour éviter ce genre de situation ?
Sharleen Fort : Oui bien sûr, la direction technique, il n’y a pas de définition en tant que telle, mais il y a des missions qui lui sont affairées, et notamment garantir la sécurité des équipes et d’y veiller.
C’est d’ailleurs pour cela que les postes d’encadrants sont arrivés dans le milieu du spectacle.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : Le management, cela ne s’improvise pas…
Sharleen Fort : Complètement, le cadre législatif et les contraintes, même si je n’aime pas trop ce terme, les zones de vigilances sur lesquelles on doit s’arrêter sont nées des différents accidents qui se sont malheureusement répétés dans le métier. C’est pour éviter qu’il y en ait d’autres.
La vigilance dont je dois faire preuve dans mon métier de la direction technique, c’est justement pour éviter les accidents.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : La législation change, elle demande a être plus attentif au bien-être des équipes. Quels sont les autres sujets ?
Sharleen Fort : C’est bien de parler de sécurité, mais pour pouvoir le mettre en application, il faut aussi fournir le temps nécessaire pour le faire correctement et les outils adaptés, les moyens. Il faut former les équipes également.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : Parfois, cette législation qui évolue vous demande de trouver vous-mêmes des solutions, de créer des solutions, pour pouvoir l’appliquer dans les conditions qui satisferont tout le monde. En plus ce sont des métiers en tension, cela doit être encore plus compliqué à gérer ?
Sharleen Fort : oui, ce sont des métiers en tension. c’est indissociable du poste dans les métiers du spectacle vivant. C’est dans le nom, c’est « vivant », ça bouge, chaque situation est nouvelle, unique. A mon sens, ce qui est garant d’une bonne sécurité et une compréhension au sein de l’équipe, c’est de désamorcer les problèmes en laissant un espace d’échange.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : Comment se sont passés tes premiers jours au Dôme Théâtre quand tu as découvert les locaux, l’équipe ?
Sharleen Fort : Cela c’est super bien passé, j’ai eu LE meilleur accueil possible. Un accueil qui a été préparé, avec des équipes qui m’ont accompagné et qui avaient conscience que j’arrivais dans des locaux que je ne connaissais pas.
C’était vertigineux pour moi, je sortais de l’école, je n’avais jamais connu de poste comme celui-là en institutionnel.
L’équipe technique a été bienveillante, pourtant je suis la plus jeune.
Laurent, régisseur principal, est au Dôme depuis 30 ans. Il m’a beaucoup aidé. C’est génial de travailler avec lui, avec son expérience. Mais tous ont été supers, Shoghi, Kévin, Alex et David… Ils savent ce qu’ils ont à faire, et bien faire, j’ai pas à me poser la question si ça va bien se passer.
Le tableau que je dépeins est rendu possible car la direction du Dôme Théâtre laisse l’espace pour le faire et met en place les outils.
Fabienne Chogniard (directrice du Dôme Théâtre d’Albertville) a fait un travail incroyable niveau managérial, elle est inspirante pour moi.
Aurélien Bodecher (MORDUS 2 SAVOIE) : Pour conclure, selon toi, qu’est-ce que tu conseillerais à une personne qui voudrait découvrir les métiers de la technique de manière générale ?
Sharleen Fort : Moi je conseille d’y aller. De ne pas se poser trop de questions, sinon les autres personnes prendront la place. En fait, la motivation est le moteur, si tu y crois, il faut y aller au culot !
Il faut être curieux. Le métier de technicien ou de régisseur, il se décline en fonction des lieux, donc il faut essayer, les possibilités sont plurielles. Il y a pleins de formations différentes.
Merci à Sharleen d’avoir accepté de répondre à nos questions.
Travaillant dans une grosse entreprise je pense que les règles de sécurité ne sont pas vraiment les meme, nous au delà de 3 marches c’est un harnais alors 9m de haut…!! 😂
[…] prochainement la deuxième partie sur MORDUS 2 […]