jeudi 21 novembre 2024
Le saviez-vous ?

Le Saviez-vous ? : L’histoire de Rosalia Montmasson

Rosalia Montmasson
Photo : Auteur inconnu - Vita di Crispi

Rose, autrement appelée Rosalia Montmasson, est née le 12 janvier 1823 à Saint-Jorioz, petite ville située sur la rive ouest du lac d’Annecy, en Haute-Savoie. Elle est morte le 10 novembre 1904 à Rome. La Savoie était à l’époque territoire de Sardaigne. Elle épousa Francesco Crispi et fut la seule femme à embarquer lors de l’expédition des Mille, à Gênes. Elle fut rejointe ensuite par d’autres femmes combattantes, après le débarquement en Sicile.

Rosalia Montmasson, une femme qui a su se démarquer

Issue d’un milieu modeste et quatrième de cinq enfants, Rosalia trouve un emploi de repasseuse à Marseille en 1849, où elle rencontre Francesco Crispi, qui deviendra son futur mari. Elle s’installe alors avec lui à Turin.

En 1853, Francesco, d’origine républicaine et mazziniste, du nom de l’homme politique Giuseppe Mazzini, est expulsé de Sardaigne et trouve refuge à Malte. Rosalia l’y rejoint. Ils seront mariés un an plus tard, le 27 décembre 1854, par un prêtre jésuite. En 1855, Rosalia retrouve Francesco à Londres, où il s’est réfugié. Là, le couple fréquente Giuseppe Mazzini, également réfugié en Angleterre.

En 1859, les Crispi retournent en Sicile où ils participent tous les deux activement à la préparation du débarquement en Sicile, avec les forces garibaldiennes. Rose est la seule femme à embarquer sur le Piemonte, sans l’assentiment de son mari, et à participer ainsi à l’expédition des Mille. La légende dit qu’elle se serait alors déguisée en homme. Elle participe aux différentes batailles en soignant les blessés avec un grand dévouement. C’est durant cette campagne de Sicile qu’on lui attribue le surnom de Rosalia, et c’est ainsi que la nommait le poète sicilien Carmelo Piola dans un texte de 1863 faisant l’éloge du couple dans cette aventure. « Elle fut la sœur, elle fut la mère, elle fut tout pour les blessés », nous rapportent les sources historiques.

Les heures sombres

Après l’élection de Francesco Crispi au Parlement italien en 1861, le couple s’installe à Florence. Là, les relations du couple se détériorent peu à peu, pour des raisons à la fois politiques et personnelles. Crispi, en effet, devient monarchiste alors que Rose demeure républicaine.

Francesco entretient des relations avec des maîtresses, dont la fille d’un procureur général de la cour d’appel, Filomena Barbagallo, qu’il épousera après avoir fait annuler son mariage avec Rose, décidant que cette dernière, d’extraction modeste, ne convenait pas comme épouse de député. Cela fait scandale, la reine Marguerite de Savoie prendra d’ailleurs partie pour Rosalia, et conduit à l’isolement politique de Francesco durant quelques années.

Désormais seule et avec peu de ressources, Rosalia finira sa vie dans la précarité. Elle meurt en 1904 et est enterrée dans une concession offerte par la ville de Rome. À sa demande, elle est enterrée avec la chemise rouge des Garibaldiens, avec les médailles reçues en reconnaissance de sa participation à l’établissement de l’unité nationale.

Rosalia Montmasson a laissé sa trace dans la littérature, où son nom est porté par l’héroïne du roman historique « La ragazza di Marsiglia », écrit en 2018 par Maria Attanasio. Son buste fut également réalisé par le sculpteur Salvatore Grita en 1885. Il existe une version en plâtre, visible au musée de Caltagirone en Sicile, et une en marbre à la bibliothèque communale de Pise.

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